Il y a deux jours, les esprits étaient tournés vers les commémorations du 93ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Le 10 novembre 1946, les béthunois étaient eux mobilisés pour participer aux premières élections de la quatrième République.
Le 27 octobre, une nouvelle Constitution est promulguée. Elle établit un régime parlementaire dominé par l’Assemblée nationale. La France allait vivre au rythme de la quatrième République. Les institutions devaient progressivement se mettre en place. Le 10 novembre, les français étaient appelés aux urnes pour élire la première Assemblée nationale.
Au niveau national, les résultats confirment la domination du parti communiste (28 % des voix) et du MRP à droite avec 25 % des voix. La SFIO, en crise, s’effondre avec 17 % des suffrages exprimés. Qu’en était-il à Béthune ?
Les 10283 béthunois votants ont eux placés en tête l’Union Gaulliste avec 3419 voix. La SFIO arrivait en seconde position (2660 voix) devançant les communistes (2427 voix). Au soir du 10 novembre 1946, la liste d’Union gaulliste arrivée en tête à Béthune soulignait sa dynamique « totalisant dans l’ensemble de la deuxième circonscription du Pas-de-Calais 61 732 suffrages ». Un score qui aurait même pu permettre à la liste gaulliste d’obtenir un second élu béthunois. Ces élections allaient en fait consacrer le multipartisme. Un multipartisme synonyme d’instabilité qui allait conduire la quatrième République à sa perte.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 13 novembre 2011)