Dimanche dernier, le suffrage universel a désigné le sixième président de la cinquième République. Nul doute que celui qui prendra se fonctions le 16 mai prochain a reçu de nombreux messages de félicitations. C’était le cas pour Jules Grévy à la fin du 19ème siècle.
« Sur la proposition de Monsieur Dupuich, le conseil municipal, prenant la plus vive part à l’élan patriotique soulevé dans la nation presque toute entière par l’élection de Monsieur Jules Grévy à la présidence de la République décide à l’unanimité d’adresser au nouveau Président la dépêche suivante : la municipalité et le conseil municipal républicain de la ville de Béthune ont l’honneur de présenter à Monsieur Jules Grévy….les respectueux hommages de leurs félicitations et de leur dévouement ». Cette délibération prise le 2 février 1879 par le Maire Hurbiez saluait l’élection de Jules Grévy le 30 janvier 1879. En effet après Charles Dellisse Engrand qui fut battue en 1878, des municipalités républicaines allaient se succéder à Béthune parmi lesquelles celle dirigée par Aristide Hurbiez. A cette époque, la ville se transformait avec l’ouverture de nouvelles rues : le renouvellement urbain était en marche.
Sur le plan national, le prédécesseur de Grévy, Maurice de Mac-Mahon, connaissait quelques difficultés. Celui qui fut le troisième président de la République française s’était vite trouvé en difficulté face à la montée des républicains et la défiance du Parlement.
Devant affronter cette situation de défiance, Mac-Mahon démissionna. Jules Grévy, républicain modéré fut élu par les parlementaires. En effet, en 1879, la désignation du chef de l’Etat ne s’effectuait pas au suffrage universel direct comme c’est le cas actuellement.
Celui qui favorisa l’éclosion d’une République parlementaire fut très attaché aux idéaux de paix. En politique intérieure, il a garanti les droits du parlement. Le Parlement composé de la Chambre des députés et du Sénat devient le pouvoir dominant.
Contrairement à Patrice de Mac-Mahon, Sadi Carnot, Raymond Poincaré, Charles De Gaulle et François Mitterrand, Grévy ne serait jamais venu à Béthune. D’ailleurs, aucune rue béthunoise ne porte son nom !
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 13 mai 2007)
Illustration : Jules Grévy, Président de 1879 à 1887.