Il y a des élus qui laissent un souvenir impérissable. Etait-ce le cas d’Anselme Beuvry, décédé il y a 56 ans jour pour jour, le 10 août 1951, et qui a laissé son nom à un Parc de la Ville ?
« Citoyen formé aux principes de liberté et de démocratie, Monsieur Anselme Beuvry ne pouvait ne pas être appelé par la vocation de la chose publique….son ardent patriotisme et les qualités personnelles que chacun lui reconnait le font tout naturellement désigner dès le départ des armées allemandes comme Maire de la ville ». Comme l’a rappelé le Sous-préfet Raymond Viguié lors des funérailles le 14 août, Anselme Beuvry fut élu Maire le 25 novembre 1944. C’est le 7 septembre 1951 que maitre Pad le remplaça. Celui qui fut jusqu’alors Adjoint au Maire ne manqua de rendre un hommage appuyé à Anselme Beuvry : « élu conseiller municipal le 10 décembre 1919, puis réélu et désigné adjoint au maire le 17 mai 1925, il prend alors une large part dans le plan de reconstruction de la ville…il s’attache spécialement à la reconstruction de notre Hôtel de ville et de notre école Sévigné, qui est l’une des plus belles du département… ».
L’évocation de l’école Sévigné n’est sans doute pas innocente. En effet, Anselme Beuvry débuta sa carrière dans l’enseignement en tant qu’instituteur attaché aux principes républicains et laïques instaurés par Jules Ferry à la fin du 19ème siècle. En 1920, il fut Président de l’amicale laïque de Béthune et membre de la ligue de l’enseignement. Un investissement qui lui valut d’être nommé au grade d’officier de la légion d’honneur en 1950.
La dernière cérémonie officielle présidée par Anselme Beuvry fut celle de l’inauguration du carillon du beffroi en juillet 1951. Pour ces dernières paroles officielles, le Maire s’adressa au beffroi « et toi vieux beffroi six fois centenaire. Sais tu que nous admirons ta noble robe grise légèrement patinée, que n’ont point verdie vent, pluie, neige, soleil… ». Comme ce géant de pierres, le nom d’Anselme Beuvry restera gravé dans l’histoire de Béthune.
Arnaud WILLAY (parution dans La Vox du Nord, le 12 août 2007)