On ne peut pas évoquer la commémoration du 11 novembre 1918, sans parler des monuments aux morts. Celui de Béthune conçu par Jacques Alleman a été inauguré le 11 novembre 1928.
Après 1918, la construction de monuments aux morts s’est développée en France pour honorer la mémoire des victimes de la première guerre mondiale. A Béthune, la construction du monument a même provoqué une session extraordinaire du conseil municipal, le 28 septembre 1927 avec à l’ordre du jour l’adjudication des travaux. En effet, à côté des préoccupations architecturales, la reconstruction des années 1920 a suscité des débats sur le coût de la réalisation de l’Hôtel de Ville et de l’Eglise Saint-Vaast. Le monument aux morts n’a pas échappé à ces débats.
La commission spéciale du Monument aux morts a choisi le projet présenté par l’architecte Jacques Alleman. Le délai d’exécution de l’édifice était fixé au 1er août 1928. Le projet retenu allait avoir des conséquences financières. D’après la délibération adoptée le 28 septembre, les crédits nécessaires tant pour le règlement des travaux mis en adjudication que pour le règlement du marché de gré à gré s’élevaient à 99977 francs. Le devis estimatif de mars 1928 d’une dizaine de pages détaille les sommes nécessaires pour la construction de l’édifice : 1750 francs pour les fouilles et le terrassement mais près de 23000 francs pour la sculpture « la minerve de la paix » avec couronnes et palmes !
L’investissement financier était si important qu’une souscription fut lancée. Tous les moyens étaient bons pour récolter de l’argent. Un bal a même été organisé par la section béthunoise de la société les médaillés militaires au profit du monument. Une manifestation qui a rapporté 450 francs. Un effort parmi tant d’autres récompensé par la construction d’un édifice qui constitue un élément incontournable du patrimoine architectural béthunois.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 11 novembre 2007)