Le 31 décembre est synonyme pour beaucoup de fêtes afin d’accueillir la nouvelle année. Le 31 décembre 1858 aurait pu être beaucoup moins joyeux à Béthune pour les militaires. Retour 149 ans en arrière.
Dès le XVII, le nombre de soldats a fortement augmenté en France. Leur logement chez l’habitant s’avérait de plus en plus problématique. Cela rendait nécessaire l’édification de casernes, lieu plus en accord avec les besoins de la discipline militaire. Béthune comptait de nombreuses casernes : Saint Pry (1645), Saint Vaast (1692), Saint-Yor (1728) et Magnac installée à la fin du XVIIème siècle. Des décrets en date de 1810 et 1811 donnaient la charge des casernes entièrement aux communes. Des communes qui devaient en assurer la gestion. Une responsabilité qui comprenait la gestion de frais. Sans l’attention du conseil municipal présidé par le Maire, Henri De Bellonnet, les militaires présents dans la cité de Buridan auraient pu passer le 31 décembre 1858 dehors !
En effet, l’abonnement pour frais de casernement expirait le 31 décembre 1858. Celui-ci avait été fixé pour 5 ans par décret du 31 décembre 1853. Le Maire demanda donc au Conseil de l’autoriser à demander un nouvel abonnement pour ces militaires qui étaient au nombre de 265 hommes dans la cité de Buridan. En effet, en ce milieu du 19ème siècle, Béthune était certes un centre administratif mais aussi militaire avec l’existence d’un bataillon.
Une présence militaire qui paraissait indispensable, à Béthune et dans le pays, surtout dans le contexte d’instabilité de l’année 1858 : attentat raté contre Napoléon III le 14 janvier, adoption d’une loi de sûreté générale en février…
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du nord, le 30 décembre 2007)
1858 : des militaires presqu'à la rue pour le 31 décembre !
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