Cette semaine, le budget de la ville sera voté par le Conseil municipal. Le vote constitue un acte politique fort qui détermine les investissements de la collectivité, mais loin d’être nouveau. Au moyen âge, les échevins géraient dépenses et recettes.
Il y a plusieurs siècles, des seigneurs avaient la mainmise sur la ville. Malgré la puissance seigneuriale, les échevins avaient une grande liberté d’emploi des fonds communaux. Mais, comme aujourd’hui, la préoccupation principale était d’équilibrer le budget. Marcel Demont dans sa thèse sur l’organisation municipale à Béthune sous l’ancien régime soulignait que « un budget communal était à cette époque déjà bien difficile à équilibrer ! Et les annales béthunoises parlent à diverses reprises d’emprunts contractés sous la responsabilité solidaire des échevins et habitants de la Ville… ».
L’équilibre était pourtant nécessaire entre dépenses et recettes. Les dépenses relatives à l’organisation de la défense de la ville et l’entretien des fortifications étaient omniprésentes dans le budget municipal.
Le budget était aussi composé de recettes. Progressivement, à l’époque médiévale, les échevins pouvaient établir des taxes sur les habitants et différents droits : droit sur les grains, sur les chevaux……Libre à eux d’utiliser les recettes comme ils l’entendaient.
Au final, Marcel Demont estimait que « la gestion des finances de la ville n’était donc point si mauvaise… les échevins qui se sentaient responsables de leur gestion devaient en rendre compte à la fin de leur mandat ». Une responsabilité financière affirmée il y a des siècles et toujours valable en 2008.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 13 avril 2008)