A un moment où l’on parle de l’anniversaire des événements de mai 1968, on oublie que le mois de mai a souvent été décisif dans le passé. Retour en mai 1940, au début du second conflit mondial.
Septembre 1939 : Hitler envahit la Pologne. La France réagit, entre en guerre mais ne résiste pas à la puissance allemande. Dès le 24 mai 1940, l’occupation de Béthune est une réalité.
A côté de l’histoire livresque, les témoignages des acteurs de l’époque sont évocateurs. Celui livré par le sous-préfet de Béthune, Pierre Brisset, dans un document conservé aux Archives départementales du Pas de Calais (1J1546) est significatif. Dans une note sur les faits et circonstances avant le repli des services publics de l’arrondissement de Béthune datée du 28 mai 1940, il évoque la situation béthunoise. Le sous-préfet met en évidence la fin des activités à Béthune : « dimanche 19 mai : le Directeur de la Banque de France vient me voir, il veut partir…..le principal du collège des garçons vient dans la matinée m’annoncer son départ, j’apprends que la directrice du collège de fille est déjà partie… ».
Mercredi 22 mai, l’ordre de repli des services publics est donné « Béthune est vivement bombardée ». Le sous-préfet Brisset ne cachait pas son pessimisme : « La vie administrative et économique de l’arrondissement n’était plus au moment de mon départ… ». Un pessimisme qui annonçait les difficultés inhérentes aux périodes de guerre.
Arnaud WILLAY (parution dans la Voix du Nord, le 26 mai 2008)