Ils ont peut être déjà sonné à votre porte. Actuellement, les charitables sillonnent les rues béthunoises à l’occasion de la quête des petits plombs. Retour sur leur histoire tourmentée à la fin du XVIIIème siècle.
C’est en 1188 que l’histoire de la confrérie des charitables débute, bien avant celle du beffroi. Au XVIIIème siècle, cette histoire était prête à s’arrêter.
En août 1797, les Charitables ont reçu par le ministère un arrêté de dissolution : « ce jour 15 fructidor (28 août) année V de la République française (1797), la confrérie des charitables de la commune de Béthune a du cesser ses fonctions ». Malgré cette interdiction, les charitables continuaient discrètement leur activité comme le souligne l’extrait du registre aux arrêtés et délibérations de l’administration municipale de Béthune : « dans ces temps de désolation, les membres composant cette confrérie en butte aux insultes, aux menaces, aux persécutions qu’enfantent presque toujours les révolutions, continuèrent néanmoins avec fermeté les pénibles exercices de leurs fonctions. Ni la destruction de leur chapelle, ni l’aliénation de leurs biens ne purent altérer leur constante persévérance, ni les faire relâcher de leurs devoirs ».
Même dans la tourmente des années révolutionnaires, les charitables ont continué à perpétuer une devise qui traversera les siècles : exactitude, union, charité.
Arnaud WILLAY (parution dans la Voix du Nord, le 1er juin 2008)