L’été, le soleil, la mer…et les incendies ! Comme chaque été, ils sont présents dans le sud de la France, perturbent la quiétude des estivants et mobilisent des centaines de pompiers. Des incendies qui n’ont pas épargné Béthune au XVème siècle.
Le 5 août 1447, la halle échevinale jouxtant le beffroi, symbole de l’émancipation municipale aurait été détruite par un incendie qui emporta aussi une partie des archives. Un édifice à la position centrale au moyen âge car la halle servait de tribunal, de prison, de lieux d’installation des marchands. Elle avait donc un rôle primordial pour l’économie de la cité médiévale.
Cet événement survenu durant l’été 1447 alors que Jeanne de Harcourt dominait la seigneurie était révélateur des troubles que pouvaient subir le béthunois au XVème siècle. Une détresse perceptible dans toutes les chroniques historiques sur la cité de Buridan. « Des terres si fécondes ravagées par les armées anglaises ou flamandes », « la famine en 1438 précédée en 1429 d’une peste ou maladies contagieuses… ». Telle était la situation qui caractérisait le Béthune du XVème siècle. Qu’en était-il réellement ? Ces quelques expressions glanées dans la littérature historique ont le mérite de présenter les trois fléaux que subissaient les sociétés féodales : la peste, la famine et la guerre.
Concernant les guerres, il est connu que le béthunois a été le théâtre direct ou indirect de conflits et de rivalités intestines pour la conquête de territoires. La bataille d’Azincourt du 25 octobre 1415, à quelques kilomètres de Béthune, est une parfaite illustration de ce climat belliqueux. Une bataille qui a vu la défaite de la France face au Roi d’Angleterre Henri V.
Des conflits qui étaient directement responsables des famines. Celles-ci intervenaient lors de mauvaises récoltes mais aussi à cause du passage dévastateur des soldats dans les champs. L’une des grandes famines du Nord de la France entre 1438 et 1439 toucha Béthune de plein fouet.
A cela s’ajoutaient des conditions sanitaires limites au moyen-âge favorisant l’apparition d’épidémies. La peste apparue à Béthune en 1429 est un fléau caractéristique de la période médiévale. Déjà présente en 1188, l’épidémie de peste qui frappa Béthune avait provoqué la naissance de la confrérie des Charitables, pour porter les défunts en terre.
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 6 août 2006)
Un mois d'août fatal pour la halle échevinale
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