Dans le premier numéro de « Béthune, Lille, Métropole », le Maire de Béthune souhaite faire progresser « l’identité métropolitaine » afin que l’arrondissement de Béthune soit porté par le développement de la métropole lilloise. En 1792, c’est Lille qui a du demander de l’aide à la cité de Buridan.
Le 29 septembre 1792, les bombes pleuvent sur la grand place de Lille. Ce bombardement détruit des centaines de maisons, surtout dans le quartier de Saint-Sauveur. Alors que l’Assemblée législative avait déclaré quelques mois plus tôt la guerre aux Pays bas autrichiens, Lille, en première ligne allait devoir subir un terrible siège.
Cet épisode douloureux pour Lille, intervenu trois ans après la révolution française, a en quelque sorte contribué à faire entrer Béthune dans le passé lillois. En effet, les béthunois ont apporté une aide logistique au voisin nordiste. L’Histoire de Béthune-Beuvry (sous la direction d’Alain Derville) souligne bien que « le 30 septembre des canonniers et des volontaires de Béthune allèrent aider les lillois assiégés ».
Dans son Histoire de la ville de Béthune, Eugène Bèghin reproduit un document signé des officiers municipaux de la commune de Lille, daté du 1er octobre, qui éclaire les relations entre les deux cités : « la pompe que vous avez eu la complaisance de nous envoyer, vient d’arriver avec les braves volontaires qui ont bien voulu l’accompagner. Nous espérons trouver, dans le secours de cette pompe, un moyen utile pour parer à l’incendie dont nous afflige le continuel bombardement de nos ennemis et dans le courage de nos frères d’armes, des forces pour les punir. Jamais ennemi n’a mérité une punition plus sévère ».
Pourquoi en est-on arrivé à ce siège de la capitale des Flandres, une des plus grandes villes du royaume ? La France voulait étendre à l’Europe les bienfaits de la Révolution. La guerre fut déclarée à l’empereur d’Autriche François II le 20 avril 1792, malgré des voix discordantes comme celle de Robespierre. Le conflit n’allait pas tourner à l’avantage de la France. Il faut dire que l’armée française marquée par des désertions était dans un état pitoyable. Un constat préoccupant vite oublié lors de la victoire française à Valmy le 20 septembre 1792, sur les armées prussiennes et autrichiennes. Une victoire qui n’allait pas empêcher le bombardement de Lille, neuf jours plus tard.
Au final, cette guerre dura, malgré certaines interruptions, pendant vingt trois ans, jusqu-à la chute de Napoléon en juin 1815.
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 3 octobre 2006)
Illustration : François II d'Autriche
1er octobre 1792 : quand Béthune entre dans l'Histoire de Lille
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