Dans le cadre du réaménagement de la Grand Place (notre édition de dimanche dernier), les élus se sont rendus récemment à Courtrai. Le but était de prendre exemple sur la ville belge pour l'aménagement de terrasses chauffantes dans le centre ville. Il faut dire qu'entre Béthune et Courtrai, l'histoire est déjà ancienne.
« En raison des liens de profonde amitié régnant à Béthune, depuis de très longues années, entre belges et français, et à la suite de l'alliance des anciens combattants des deux guerres de nos cités, le nom de Courtrai a été choisi pour l'une des artères ou nous voici réunis ». Ces propos tenus par le Maire de Béthune lors de l'inauguration de la rue de Courtrai (qui jouxte le centre commercial de la Rotonde) le 8 octobre 1967 témoignent des relations très amicales entre Béthune et la ville belge. Une vision confortée par la suite du discours de Henri Pad pour qui « nous offrons à la ville de Courtrai le modeste hommage de nos amitiés et alliances constantes et renouvelées dans l'appellation de cette rue ». Un modeste hommage qui a quand même réuni un grand nombre de personnalités et une imposante représentation précédée d'innombrables drapeaux des sociétés patriotiques de la ville de Courtrai.
La réception qui suivit à l'hôtel de ville fut l'occasion pour Henri Pad d'accueillir son homologue belge, le bourgmestre Lambrecht. Ce rapprochement entre les deux villes n'était pas à l'origine du à une volonté politique. C'est ce qui ressort du discours du bourgmestre : « les promoteurs de cette heureuse rencontre sont les sociétés d'anciens combattants de nos deux villes. Depuis quelques années déjà les sociétés d'anciens combattants de Béthune et de Courtrai ont noué des relations amicales qui ont abouti à un jumelage entre les deux groupes ».
Comme Béthune, Courtrai a un passé riche. Ancien centre de manufactures textiles traversé par la Lys avec un hôtel de ville de style gothique, Courtrai a vite trouvé sa place dans l'histoire de la Belgique. Surtout après la bataille des éperons d'Or du 11 juillet 1302 qui a vu la victoire des milices flamandes sur les troupes du Roi de France Philippe IV Le Bel. Comme Béthune, Courtrai a du subir les malheurs de l'occupation allemande. Les bombardements de 1940, 1943 et 1944 ont détruits 1850 immeubles.
Deux ans après l'inauguration de la rue de Courtrai, un pacte d'amitié fut signé en septembre 1969 entre la cité de Buridan et Courtrai.
Après son jumelage avec Schwerte et Sully sur Loire, le rapprochement avec Courtrai montrait que Béthune prenait une part active à l'établissement de liens de fraternité entre les peuples européens. En cela, elle participait à sa manière à l'histoire d'une construction européenne naissante après les drames de la deuxième guerre mondiale.
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 22 octobre 2006)
Entre Béthune et Courtrai, une histoire déjà ancienne !
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