Il ne vous reste plus que quelques jours, jusque fin décembre, pour vous inscrire sur les listes électorales. En plus de pouvoir participer aux scrutins électoraux de 2007, vous associerez à jamais votre nom au passé de votre commune.
Les listes électorales. Des documents purement administratifs, dans lesquels les noms des électeurs succèdent aux autres, qui ont pourtant un intérêt historique. Et oui ! A côté des registres paroissiaux et d'état civil, des recensements de la population, elles sont une source incontournable pour les généalogistes à la recherche de leurs ancêtres. Au 19ème siècle, les listes électorales ne concernaient que la frange masculine et aisée de la population. Elles ne reflétaient donc que très partiellement l'état de la population. En effet, malgré l'établissement du suffrage universel en 1848, les femmes étaient exclues du vote. Ce n'est que depuis l'instauration du vote des femmes en avril 1944 que ces documents conservés dans les services d'archives municipaux dans la série K concernent une partie plus importante de la population.
Petit voyage au coeur d'une liste électorale des années 1919-1928 conservée aux Archives municipales de Béthune sous la cote 1K1 qui nous livre des informations précieuses et souvent insoupçonnées sur la population béthunoise au début du 20ème siècle : nom des habitants, profession, adresse et date de naissance.
En feuilletant cette liste aux pages jaunies par le temps, on découvre l'existence de professions disparues : une habitante de la Rue de la Porte Neuve était charretier, un autre demeurant Place du Jeu de Paume était cocher. Celui de la rue du Pont de Pierres exerçait le métier de charron. On pouvait aussi constater que des métiers du début du vingtième siècle existent toujours : la rue Saint Pry abritait un infirmier, la rue de Lille un boulanger et le boulevard Degeorges un coiffeur. Sans oublier l'instituteur de la rue du Prè des soeurs !
En poussant la découverte de ces pages, le regard est attiré par la présence d'anciennes dénominations de rues et places de la ville qui témoignaient de l'activité économique ou encore d'anciennes pratiques sportives. C'est le cas de la place du marché aux chevaux, de celle du marché aux poissons ou du Jeu de Paume (actuellement place Foch).
Vous pourrez également observer avec amusement, étonnement ou surprise les prénoms des béthunois que l'on oserait à peine donner maintenant à nos enfants : Alcide, Bénigne, Fleury, Eustache, Florimond ou Ursmar... Alors, il vous reste un peu de temps pour inscrire le votre sur une liste électorale qui fera partie du patrimoine écrit de votre commune
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 3 décembre 2006)