Les candidats à la présidence de la République n’omettent pas d’évoquer les sujets touchant aux finances du pays comme le taux d’imposition ou encore l’apurement de la dette publique. Une question qui était déjà d’actualité au 17 ème siècle.
Surintendant des finances et seigneur de Béthune : une trajectoire qui peut paraitre étonnante mais bien réelle pour Maximilien de Béthune, duc de Sully (1560-1641) dont le buste trône dans le hall de l’Hôtel de ville.
Le seigneur de Béthune s’était vu confié par le Roi Henri IV des responsabilités dans la gestion des finances du royaume de France. Henri IV le nomma en 1596 au conseil des finances puis vers 1598 surintendant des finances. Si le règne de Henri IV a été bénéfique à l’économie du royaume de France, c’est en partie grâce à l’action de Sully.
Maximilien de Béthune mena une politique volontariste pour rééquilibrer des finances royales en mauvais état. En 1598, il estimait que la dette se montait à 296 millions de livres ! Maximilien s’organisa pour que chaque année des états prévisionnels fixent les recettes et les dépenses attendues. Cette organisation lui permit de dégager des excédents dès 1602 date à laquelle le trésor royal atteignait 12 millions de livres. La réorganisation des finances s’accompagna de remise en ordre de
Maximilien quitta la surintendance en janvier 1611. Au final, son action n’est-elle pas à relativiser ? En effet, l’universitaire François Xavier Emmanuelli dans son livre Etats et pouvoir dans la France des XVIème-XVIIIème siècles avait des mots très durs n’hésitant pas à parler de « racket d’Etat » pour qualifier l’action des ministres et agents des rois de France qui fournissaient au monarque les ressources nécessaires à l’assouvissement de sa politique guerrière. Parlant des finances royales, il expliquait qu’au « XVIIème siècle, elles sont toujours en déficit ». Comment pouvait-il en être autrement avec Louis XIII ?
Celui qui succéda en 1610 à Henri IV engagea la France dans la guerre de Trente Ans, ce qui déséquilibra le budget. L’action de redressement de Maximilien avait finalement été bien éphémère !
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 4 mars 2007)