La foire de printemps inaugurée hier est une véritable institution à Béthune. Dans l'histoire de la ville, elle a suscité de nombreux débats, notamment au sein même du conseil municipal. Morceaux choisis des décisions prises par les élus.
Déjà, à la fin du 19ème siècle, la foire demandait à la ville une grande organisation à cause notamment de la construction de baraques spéciales pour les forains. Deux mois avant le début de la foire, le 7 février 1881, le Maire Oscar Dupuich sollicitait les conseillers pour la recherche d'un entrepreneur afin de construire des baraques pour les marchands forains.
La foire a toujours été source de revendications pour les forains. Des revendications parfois satisfaites par
Cinq ans plus tard, le 4 avril 1892, Monsieur Mahieu, Premier Adjoint faisant fonction de Maire avait repoussé la demande des marchands de la foire de Béthune. Ces derniers avaient adressé au Maire une pétition pour prolonger la foire jusqu'au lundi de Pâques inclus : « Cette année, la foire a été en retard de 8 jours par la faute du nouveau constructeur et depuis l'ouverture, dimanche 20, nous avons eu un temps exécrable, aussi affaires nulles ». En 1892, les forains estimaient que pour eux c'était foire perdue : « aussi, Monsieur le Maire, nous espérons que vous voudrez bien nous accorder ce que nous vous demandons ».
Peut-être que dans les archives antérieures au 19ème siècle, des traces de l'existence des foires subsistent. En effet, elles se sont surtout développées dès le XIème siècle avec les souverains capétiens. Dans l'histoire des foires, il n'y a pas uniquement l'aspect commercial et économique. En effet les foires sont aussi et surtout des lieux de fête, de joie et de réjouissance. Dans son Histoire de Béthune, le chanoine Cornet a consacré un chapitre spécial aux fêtes béthunoises. Pour lui, « l'ancienne Flandre wallonne, dont la ville de Béthune faisait partie, était pour ainsi dire la terre bénie des fêtes publiques. Elles y surgissaient comme une moisson incessante dans l'épanouissement d'une prospérité agricole et commerciale, presque ininterrompue ». Un point de vue historique qui est toujours exact plusieurs siècles après !
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 18 mars 2007)