Depuis le 17 mars, l’exposition « Architecture Béthune » est visible dans le hall de l’Hôtel de ville. Peut être que dans notre édition du 25 mars 2050, les architectes de la piscine, de la halle, du cinéma ou de la patinoire seront mis à l’honneur. Pour l'heure, les béthunois admirent depuis longtemps le travail de Louis-Marie Cordonnier.
Si les projets des architectes Alain Sarfati, Rudy Ricciotti, Francis Soler, Paul Chemetov…ne seront achevés que dans quelques mois, celui de Louis Marie Cordonnier est bel et bien visible depuis des années. En effet, avec Jacques Alleman, Cordonnier a été un des architectes de la reconstruction de Béthune après 1918.
Natif du Nord, Louis Marie Cordonnier (1854-1940) a croisé après la première guerre mondiale la route de Béthune. En effet, c’est lui qui fut retenu pour édifier la monumentale église Saint Vaast, inaugurée en 1927, qui se dresse à deux pas du beffroi. Celui qui fut élève de l’école des Beaux arts de Paris a été lauréat de plusieurs concours internationaux. Il édifia les hôtels de ville de Loos, Dunkerque, les églises de Merville et Caudry.
Il joua un rôle majeur dans la reconstruction de la cité de Buridan. Avant de se tourner vers l’architecte nordiste, Béthune avait réfléchie au financement de la reconstruction de son édifice religieux. L’idée était d’instaurer une coopérative de reconstruction des églises en demandant aux communes une adhésion provisoire. En juillet 1921, la coopérative des Eglises du diocèse d’Arras est créée. En 1921, Béthune était déjà très attachée à Cordonnier. En effet, la ville avec son Maire Jules Senis décida d’adhérer à cette coopérative à condition que « Monsieur Cordonnier, déjà désigné par la ville, soit maintenu comme architecte chargé de la reconstruction de l’Eglise Saint Vaast ». (Délibération du conseil municipal du 23 juin 1921).
Au final, Cordonnier n’est-il pas le mieux placé pour parler de son projet ? Cité par Emilie Picavet dans son mémoire de maitrise sur la reconstruction de Béthune, il explique son sentiment sur Saint Vaast : « j’ai cherché à rendre aussi bien aux béthunois qu’aux habitants des environs, l’illusion des heureuses réalités de l’avant guerre et à restaurer non pas seulement un édifice qui ne manquait pas d’intérêt mais un pays auquel les souvenirs d’autrefois rattachaient les fibres si vibrantes de ses habitants pour leur petite patrie ».
Arnaud Willay (parution dans La Voix du nord, le 25 mars 2007)