Demain, les archivistes arriveront de la France entière, pour participer au 10ème colloque national des archives communales et intercommunales de l’Association des archivistes français qui débutera mardi. La semaine prochaine, vous risquez d'en croiser quelques-uns dans les rues de Béthune.
En 1918, ce ne sont pas les archivistes, mais les archives elles-mêmes qui préoccupent les membres du conseil municipal. Lors de la séance du conseil du 31 août 1918, le conseiller municipal Alexandre Morel faisant fonction de Maire prend la parole pour retracer les événements qui s’étaient déroulés depuis l’évacuation de Béthune.
Les circonstances été graves. La première guerre mondiale avait débuté. Le Maire s’exclamait : « il faut aussi penser aux archives ! Ne pouvant obtenir de moyens de transports de l’autorité compétente, c’est avec les tombereaux de la ville que nous faisons le nécessaire. nous les mettons gracieusement à la disposition de M. le Sous-préfet pour aider ses bureaux à établir les pièces nécessaires au départ des évacués…Ce personnel fournit une moyenne de 1200 dossiers par jour ».
Le 23 mai 1919, alors que l’Hôtel de Ville était détruit, le Maire écrit au Préfet du Pas-de-Calais. Son objectif est de sensibiliser le représentant de l’Etat sur la question de l’hébergement des services municipaux. Le Maire voudrait acheter des baraquements. Une décision loin de faire l’unanimité. Pour le conseiller municipal Daquin, cette proposition n’était pas admissible pour les employés…et les archives : « si nous voulons que nos services rendent le maximum, il faut que les employés soient bien logés, à l’abri du froid et des grandes chaleurs, qu’ils aient leurs archives sous la main, que ces archives ne soient pas exposées à l’humidité, et qu’elles soient préservées des dangers d’incendie ».
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 30 septembre 2012)