Vendredi prochain, c’est le 11 novembre. Un rendez-vous traditionnel à ce moment de l’année pour commémorer le souvenir de l’armistice mettant fin à la grande guerre. Retour dans le Béthune de la fin des années trente, dans les coulisses de la préparation du 11 novembre 1938.
Et, il y avait un invité d’honneur lors des cérémonies béthunoises du 11 novembre 1938 : le drapeau du 73ème régiment d’infanterie, sous lequel des générations de béthunois ont servi. Un drapeau qui était placé en tête du groupe formé par les sociétaires de quatre sociétés béthunoises d’anciens combattants. Le protocole était précisément réglé par un arrêté municipal qui stipulait que « les drapeaux aux couleurs nationales des associations d’anciens combattants se tiendront à 5 mètres derrière la garde d’honneur militaire…. ».
Le protocole officiel avait même prévu le soleil qui brillait le 11 novembre 1938. On était loin de la tempête qui agitait Béthune lors de la cérémonie célébrant le 90ème anniversaire du 11 novembre. L’église Saint-Vaast n’était pas oubliée dans le protocole. Un service religieux y était prévu à la mémoire des morts de la guerre. Les décorations place du maréchal Pétain (actuelle Grand Place) étaient nombreuses : médaille militaire, croix du combattant, croix du mérite sociale, croix de chevalier du mérite agricole. Le soir, loin du protocole militaire imposé par les circonstances, un radio-crochet réunissait au théâtre municipal les membres de l’union nationale des anciens combattants. Une organisation que l’on imaginait moins militaire.
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 6 novembre 2011)