Le début du mois de mars 1964 a été endeuillé par le décès du docteur Felix Lejeune, adjoint au maire de Béthune qui avait fait fonction de Maire. S’il a soigné les béthunois, on se souvient surtout de son discours le 10 août 1919 lors de la venue de Georges Clemenceau, alors Président du conseil des Ministres.
Un discours prononcé après la fin de la guerre qui permet de cerner l’état d’esprit qui régnait dans la ville expliquant « qu’il y a six mois, Béthune n’était qu’un chaos, un amont de ruines, un bombardement de quatre années n’avait pas laissé une seule maison indemne…au total, deux mille maisons endommagées, huit cent réduites en cendres…».
Mais, plusieurs mois après la fin de la guerre, Felix Lejeune voulait délivrer un message d’espoir soulignant que « rues, boulevards, places, jardin public reprennent peu à peu leur aspect d’autrefois, le déblaiement des ruines s’achève, les réparations se multiplient, le commerce est en plein essor ». En louant l’action de la municipalité, il signalait qu’elle s’est « préoccupé en premier lieu de la question de l’enseignement des écoles communales. Un des deux collèges a été rapidement mis en état ». Mais, Felix Lejeune n’a pas manqué d’adresser quelques reproches au gouvernement, rappelant que « quand on songe que le décret d’avril ne comprenait même pas Béthune comme ville sinistrée, on frémit d’indignation…après de véhémentes protestations, Béthune est classée seulement au premier échelon ». Une situation que Clemenceau avait promis d’examiner.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 3 mars 2013)