Le feuilleton de l'été 2011 : la reconstruction de l'Hôtel de Ville (épisode 11 sur 23)
Louis-Marie Cordonnier qui tenait à défendre son projet de reconstruction de l’Hôtel de Ville autour du beffroi prenait sa plume pour adresser le 22 février 1923 un courrier au Maire de Béthune.
L’architecte lillois s’empresse de contester la décision des Monuments Historiques en se demandant si elle est légale. Une seconde lettre datée du 1er mars était adressée au Maire. Cordonnier a eu l’occasion de rencontrer un de ses confrères qui avait participé à la réunion des Monuments Historiques chargée de statuer sur la question de l’emplacement de l’Hôtel de Ville. Il conseillait à Cordonnier de persévérer malgré la décision des Monuments Historiques….un revirement de situation était encore possible.
Une vision optimiste quand on sait que même l’intervention du sénateur Jules Elby n’avait pas réussi à infléchir la position des Monuments Historiques.
Et pourtant, le conseil municipal du 9 mars 1923 décidait de rester ferme sur la question de l’emplacement. Gustave Boudry, conseiller municipal estimait que « le beffroi isolé au milieu de la Grand place ce serait comme un chandelier ou une boite à pilules au milieu d’une table ». Il fallait oser la comparaison. Une attitude qui encourageait ses collègues à maintenir leur position sur l’édification de l’Hôtel de Ville près du beffroi. Fermeté ou entêtement ? La question méritait d’être posée ! Les débats à venir sur la question promettaient d’être animés.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 27 juillet 2011)