Le mois d’août est toujours très calme à Béthune. Le 10 août 1919, l’effervescence régnait dans la cité de Buridan. Georges Clemenceau, Président du conseil et Ministre de la guerre est venu à la sous-préfecture. Une visite qui nous permet de mieux comprendre l’atmosphère qui régnait à Béthune à cette époque.
Et ce sont les paroles prononcées par le docteur Lejeune, Adjoint faisant fonction de Maire, qui témoignent le mieux du contexte de l’époque, quelques mois après la fin de la guerre.
« Songez Monsieur le Président, qu’il y a six mois à peine, Béthune n’était qu’un chaos, un amas de ruines…au total, deux mille maisons endommagées, huit cent réduites en cendres… ».
Le docteur Lejeune tenait à délivrer un message d’espoir sur l’avenir de Béthune : « rues, boulevards, places reprennent peu à peu leur aspect d’autrefois. Le déblaiement des ruines s’achève, le commerce est en plein essor ». Il laissait toutefois transparaître des inquiétudes légitimes sur le rôle de l’État dans cette période d’après guerre : « l’Etat va-t-il nous aider dans nos expropriations ? Quand nous donnera-t-il des indications précises, des textes faciles à interpréter ?». Des demandes que Georges Clemenceau allait devoir prendre en compte.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 9 août 2015)