Les députés élus dimanche dernier représenteront les 577 circonscriptions électorales qui constituent une des bases de l’organisation administrative du pays. A la fin du 18ème siècle, son organisation était tout autre.
La Révolution française de 1789, moment important de l’histoire de France a marqué à Béthune comme ailleurs la fin de l’Ancien Régime.
C’est dans ce contexte révolutionnaire que l’Assemblée Constituante désirait remplacer les provinces d’Ancien Régime en mettant en place une nouvelle organisation administrative. Le département du Pas-de-Calais est divisé en huit districts qui sont ceux d’Arras, Bapaume, Béthune, Boulogne, Calais, Montreuil, Saint Omer et Saint Pol. Celui de Béthune. Il comportait neuf cantons : Béthune, Beuvry, Carvin, Hersin, Houdain, Lacouture, Laventie, Lillers, Saint-Venant.
L’histoire de Béthune-Beuvry nous donne des indications précises sur l’organisation administrative post révolutionnaire : « aux provinces succédèrent les départements divisés en districts, cantons et communes. Une compétition s’ouvrit pour le choix du chef lieu du département du Pas-de-Calais : Béthune allégua qu’elle se situait entre Arras et Saint Omer et qu’elle bénéficiait de communications par terre et par eau. Arras l’emporta en mars 1790 et Béthune devient chef lieu d’un des huit districts du département… ». Cette « rivalité » entre Arras et Béthune en cette fin de 18ème siècle ne devait pas faire oublier les liens entre les deux villes comme le souligne Marcel Demont dans sa thèse sur l’organisation municipale à Béthune sous l’ancien régime. En effet, les seigneurs de Béthune avaient aussi le titre d’avoué d’Arras. Ce titre héréditaire d’avoué d’Arras impliquait des obligations comme celles de défendre l’abbaye de Saint Vaast d’Arras. Un titre qui était également prestigieux à porter pour les seigneurs de Béthune.
En 1790, au moment de la naissance du district de Béthune et de la nouvelle organisation administrative, la cité de Buridan était devenue une ville florissante. Bénéficiant d’une excellente situation géographique, d’une position militaire enviable, la ville avait été gérée efficacement par les échevins. Il ne restait plus qu’au nouveau corps municipal emmené par l’avocat Eloi Boidin à assurer la renommée du district de Béthune.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 24 juin 2007)