Dans quelques jours, les manèges envahiront la Grand-Place pour la traditionnelle foire de printemps. Une place qui n’a pas toujours connu des moments festifs et heureux. En 1918, elle était bombardée.
Le récit de Marc Duflos, qui est resté à Béthune pendant la guerre en qualité d’interprète de l’armée anglaise a été livré lors du conseil municipal du 8 juillet 1920. Il explique que le 15 mai 1918 « les boches s’acharnent sur l’église Saint-Vaast (notre photo) soumise au tir des batteries placées au nord ouest de Locon ». Le 17 mai, il évoque « un énorme champignon rouge flottant au dessus de la ville pendant au moins cinq minutes, nuage épais de poussière de briques qui couvre les maisons et les rues d’une couche épaisse ».
Le 18 mai, plusieurs incendies se déclarent sur la Grand-Place, caisse d’Epargne, mairie, café Maillard : « les toits des maisons du beffroi flambent, bientôt toutes les maisons de la grand place brûlent ».
Une situation qui s’empire le 19 mai avec l’incendie du beffroi « dont la charpente intérieure a brûlé toute la nuit ». A 8h44 précises, « le clocheton s’effondre entraînant le dragon du beffroi dans sa chute ». L’interprète anglais s’empressa de ramasser le dragon du beffroi pour le remettre à Alexandre Morel qui exerçait alors les fonctions de Maire.
Arnaud WILLAY (parution dans La Voix du Nord, le 2 mars 2014)