Un arbre pour la IIème République,
Les commémorations locales, comme celle de la catastrophe minière de, Courrières du 10 mars 1906, envahissent nos calendriers. Les Archives municipales gardent la mémoire des devoirs commémoratifs accomplis par Béthune le dimanche 14 mars 1948. La ville fêtait le centanaire de la Révolution de 1948.
La municipalité dirigée par Anselme Beuvry avait été fortement incitée par le Préfet Georges Phalempin à "commémorer avec éclat le centenaire" qui "a marqué une étape importante entre la France de 1789, la République de 1792 et notre démocratie sociale. C'est en 1848 qu'ont été définis quelques uns des grands principes, comme le suffrage universel et l'abolition de l'esclavage".
La Révolution de 1848 désigne un mouvement parisien, les 22, 23, 24 février, qui a abouti à la chute de la Monarchie de juillet et à la proclamation de la deuxième République. Tournant la page de la Monarchie dans une situation de grave crise économique, Alphonse de Lamartine demanda à ce que soit proclamée la République. Ces difficultés économiques, notamment dans le domaine agricole, étaient perceptiles à Béthune en 1846 déjà. Dès 1847, un climat prérévolutionnaire planait sur la ville. Le dimanche 14 mars, donc, les sociétés patriotiques plus nombreuses qu'aujourd'hui-en particulier les associations d'anciens combattants, se rassemblent sur la place de la Sous-Préfecture. Un défilé, dans lequel figurent des sociétés sportives, des scouts, des délégations des écoles, traverse la ville jusqu à la place Saint Eloi et revient vers la Grand Place via l'Avenue Jean Jaurès pour planter un arbre de la liberté. En ce temps-là, non seulement l'harmonie municipale jouait la musique de la Marseillaise mais on en entendait aussi les paroles : grâce à l'Orphéon béthunois, un choeur qui a sombré dans l'oubli.
A.Willay (Parution dans La Voix du Nord, le 19 mars 2006)