Le 1er février 1954, l’Abbé Pierre lançait son appel en faveur des sans-logis dans un contexte où des personnes vivaient dans des logements insalubres. Même si, cinquante cinq ans après, la question est loin d’être réglée, celle touchant à l’insalubrité des habitations et lieux publics était déjà présente à Béthune au XIXème siècle.
Dès la moitié du XIXème siècle, les questions posées par l’insalubrité en ville étaient à l’ordre du jour des conseils municipaux. Le 22 septembre 1866, les membres du conseil, après avoir pris connaissance des rapports de la commission des logements insalubres, décident d’engager des poursuites judiciaires envers divers propriétaires, prescrivant en outre différentes mesures de salubrité.
Le 10 juin 1871, il est question d’étudier au conseil le rapport très complet de la commission de salubrité qui s’était réunie le 31 mai. Les rues, cours et propriétés jugées insalubres étaient nombreuses. De la porte du rivage à la route de Lille, en passant par le faubourg d’Arras, de nombreux endroits en ville étaient considérées comme insalubres.
Se posait alors la question du coût engendré par la prise de mesures pour assurer la salubrité publique. Le Maire et son conseil décidaient, compte tenu du manque de moyens de certains administrés, que les réparations indiquées par la commission seraient faites au compte de la ville. Un geste de solidarité envers les pauvres et les plus démunis qu’aurait sans doute apprécié l’Abbé Pierre.
Arnaud Willay (parution dans La Voix du Nord, le 2 février 2009)